Les mythes et légendes sont présents dans toutes les cultures. Après tout, ils servent à illustrer ou expliquer des problématiques morales. Au Québec, l’Église catholique a gravement marqué l’histoire et l’imaginaire. Ce n’est pas pour rien que le diable soit si important dans nos mythes et légendes ! Voici donc un résumé de cinq légendes québécoises à connaitre !

La chasse-galerie

La légende de la chasse-galerie reprend le concept du pacte avec le diable… littéralement.

Dans cette légende, des hommes travaillant comme bûcherons dans les bois, à des centaines de kilomètres de leur femme. Ils s’ennuient terriblement de leur famille. Le réveillon de Noël, ils font donc un pacte avec le diable afin de pouvoir aller voir leur femme plus rapidement, en montant à bord d’un canot volant. De cette façon, ils pourront passer la nuit avec leur amoureuse et être de retour pour le travail le lendemain.

Attention, ils ont des conditions à respecter : aucun blasphème, ne pas toucher aux clochers des églises et être de retour avant six heures du matin. S’ils ne respectent pas ses conditions, leur âme appartiendra au diable. Pour y arriver, ils jurent entre eux de ne pas boire une seule goutte d’alcool.

Dans certaines versions de l’histoire, les hommes y parviennent. Ils passent la nuit avec leur femme et reviennent à temps. Bien sûr, il y a des versions plus tragiques dans lesquelles ils sacrent à bord de leur canot ou se heurtent à un clocher d’église et s’en vont directement en enfer.

Cette légende est très présente dans la culture populaire, tant en musique que sur l’écran. C’est d’ailleurs cette légende que l’on retrouve illustrée sur l’étiquette de la bière « la maudite » de Unibroue.

Rose Latulipe

Rose Latulipe était une jeune fille vivant avec sa famille. Le soir du Mardi gras, le village organisa une grande fête. Le père de Rose lui déconseillait d’y aller puisque, le coup de minuit passé, ce serait le mercredi des Cendres et le début du carême. Il était strictement interdit de danser durant cette période de l’année.

Rose décida tout de même d’aller à la fête. Pendant que tout le monde dansaient, un homme incroyablement charismatique, mais que personne ne connaissait, fit son apparition. Il invita rapidement Rose à danser avec lui. Ils dansèrent et dansèrent, sans regarder le temps qui passait.

Au coup de minuit, Rose et l’inconnu dansaient encore. Le plancher s’enflamma sous leurs pieds et l’inconnu emporta Rose avec lui en enfer. L’homme n’était nulle autre que Satan, qui venait séduire une jeune fille afin qu’elle ne respecte pas l’interdiction de danser durant le carême.

Comme bien des légendes, l’histoire de Rose Latulipe est issue de l’histoire orale. Elle compte donc énormément de versions différentes. On pourrait retrouver jusqu’à 200 versions de cette légende.

La roche au diable de Roxton Pond

Cette histoire est moins connue à l’échelle nationale, mais toute personne ayant habité dans cette partie de la Montérégie la connait ! Elle n’est pas sans rappeler l’histoire de Rose Latulipe.

Autrefois, les jeunes de la région se rejoignaient sur une île se trouvant sur le lac de la municipalité de Roxton Pond pour fêter et danser. Comme pour la légende de Rose Latulipe, un bel étranger fit son apparition. Il arriva rapidement à séduire une certaine Antoinette (quoique son nom change selon la personne racontant la légende !). Tous se demandaient bien d’où arrivait cet étranger avec sa moustache. Rapidement, Antoinette disparut avec le bel étranger.

Soudainement, le bruit d’un éclair se fit entendre, accompagné d’une forte lumière rouge. Un cri strident retentit. En arrivant sur place, les jeunes retrouvèrent le corps inerte d’Antoinette sur un rocher. À côté d’elle se trouvaient les marques de pieds (ou de griffes selon la version) du diable.

Le monstre du lac Memphrémagog

Il n’y a pas que le fameux Loch Ness qui abriterait supposément un monstre ! En effet, le lac Memphrémagog, situé en Estrie, serait lui aussi la maison d’une créature maritime mystérieuse.

Le premier témoignage relatif à « Memphré », le nom donné à la créature, remonte à 1816. Depuis, ce sont plusieurs dizaines de personnes qui affirment avoir aperçu la créature ou, du moins, une créature mystérieuse créant un sillon lugubre à la surface de l’eau. Plusieurs ont essayé de le photographier ou de le chasser, mais sans succès. Les témoignages les plus récents datent de 2016.

Le monstre ressemblerait à un long serpent ou une anguille géante et mesurerait entre 20 et 30 pieds. Il n’existe aucune preuve concrète de son existence, mais sachant la taille que peuvent atteindre certains poissons d’eau douce, cela ne signifie pas que les gens ont halluciné ou ont inventé une histoire. De plus, comme le Memphrémagog a une profondeur atteignant 107 mètres, qui sait ce qui s’y cache !

La Corriveau

La Corriveau, contrairement aux autres légendes qui reposent sur du bouche-à-oreille, a bel et bien existé. Toutefois, entre ce que les nombreuses légendes disent et ce qui s’est véritablement passé, il y a toute une différence.

En 1749, Marie-Josephte Corriveau épousa son premier mari, qui mourut en 1760. Un peu plus d’un an plus tard, elle se remaria. En 1763, on retrouvera le corps de l’homme dans sa grange, la tête gravement blessée. On crut d’abord à un accident avec les chevaux, mais les soupçons se répandirent rapidement. La Corriveau fut finalement condamnée à être pendue après avoir avoué son crime. Puis, son corps fut exposé dans une cage durant cinq semaines, sur un coin de rue particulièrement animé de la ville de Québec.

Dans l’imaginaire, La Corriveau est une femme malfaisante qui aurait assassiné jusqu’à sept maris. Elle aurait entraîné son père de force dans ses crimes. La légende raconte également que, la nuit, elle sortait de sa cage pour tourmenter les passants.

À force de plaintes des gens habitant le quartier, on enterra le corps de la Corriveau. Certains racontèrent que la cage avait été emportée par le diable lui-même.

Dans les faits, la cage fut retrouvée. Elle se trouve maintenant au musée de la civilisation de Québec.

C’est le temps d’appeler votre grand-mère pour connaitre les légendes de son village ou pour découvrir sa version de Rose Latulipe !

Photo of Daniel Grant, Casino Expert/Writer

Daniel Grant

Dan Grant écrit sur les jeux d'argent depuis 15 ans et est fasciné par l'idée de déjouer les pronostics depuis encore plus longtemps. Il s'est donné pour mission d'aider les autres à parier plus intelligemment et à éviter les erreurs qu'il a commises. Lorsqu'il n'est pas obsédé par la stratégie de fonds ou le fait de mal compter les cartes, il anime le podcast The OJO Show.